AGIRAGRI Matinagri 16:10:2020.jpeg
AGIRAGRI avait prévu de consacrer sa Matinagri du 16 octobre 2020 à l’agriculture dans le monde d’après. Après Covid ? C’est encore un peu tôt. Après confinement alors.
Pendant cette période hors du temps, l’agribashing s’est tu, au profit d’un agriloving (éphémère) suscité par la peur de manquer. Les filières agricoles ont tenu bon, mais des défaillances se sont révélées au grand jour. Aujourd’hui, Paris et Bruxelles appellent à plus de sécurité alimentaire et d’indépendance vis-à-vis de l’étranger. Autant de nouvelles priorités qui s’ajoutent au souci de transition vers l’agroécologie.
La Pac et les plans de relance français et européens actuellement sont-ils à la hauteur des enjeux alors que les agriculteurs s’inquiètent du Brexit et des taxes Trumps, de la jaunisse, des ZNT, de la sortie du glyphosate ou encore, des aléas climatiques qui se succèdent plus violents les uns que les autres ?
Arnaud Rousseau, agriculteur de Seine-et-Marne, Président du groupe Avril, président de la Fop et vice-président de la FNSEA, et Yves Madre, co-fondateur du Think-tank Notre Europe, partagent le constat : la transition agricole est nécessaire et il faut l’accompagner pour qu’elle soit environnementale, sociale mais aussi économique.
Les plans de relance français et européens portent cette ambition, comme la réforme de la Pac en cours de discussion. Mais il est trop tôt pour dire si les dispositifs mis en place seront à la hauteur des ambitions. Pour l’instant, de bonnes nouvelles font espérer. Par exemple, le plan protéines français de 100 millions d’euros. « L’ambition est de réduire de 10 % en 10 ans la dépendance française qui est aujourd’hui l'une des plus faible d’Europe et donc, de passer de 55 à 65 % d’autonomie ». Arnaud Rousseau appelle à ne pas choisir entre protéines végétales et animales. Pour lui, il y a un marché que les agriculteurs doivent prendre pour créer du revenu.
Yves Madre appelle quant à lui à remettre de la cohérence et du bon sens entre les politiques européennes qui affecteront l’agriculture et que sont le Green Deal, la politique de la fourche à la fourchette, celle de la biodiversité et la Pac. « Il ne faut pas perdre de vue la relance de la dynamique économique des filières, ayant en tête quand même que depuis plus d’une décennie et demie, la profitabilité du capital en agriculture est négative. Cela ne peut pas durer comme ça ! »