Vendredi 7 décembre 2018, AGIRAGRI organisait sa MATINAGRI, petit-déjeuner-débat trimestriel, sur un sujet d’actualité : l’intolérance grandissante de la société face aux signes extérieurs de la souffrance animale. Marie-Gabrielle Miossec, journaliste, auteur du hors-série de La France Agricole « Relation homme-animal : réponses à ceux qui veulent abolir l’élevage », était l’invitée de cette 16e édition.

Face à l’efficacité des militants végans et aux désirs – parfois contradictoires – du public, les éleveurs se sentent en insécurité même en respectant à la lettre les réglementations : ils doivent justifier leur existence, a-t-elle expliqué. Heureusement, les arguments solides ne manquent pas : les origines de la domestication, les apports nutritionnels des produits animaux, notre culture alimentaire, la progression continue du bien-être animal, les équilibres de la biodiversité, les conséquences d’une totale végétalisation de l’espace si les animaux domestiques disparaissent… Quoi qu’il en soit du pouvoir de ces mouvements et des arguments avancés de part et d’autre, l’intolérance de la société progresse face aux signes extérieurs de la souffrance animale. Attaques de boucheries, exactions dans les abattoirs… Les médias s’en font régulièrement l’échos. Tous les intervenants des débats le reconnaissent : ces pratiques doivent disparaître à terme ou être limitées : caudectomie et limage des dents chez les porcelets, écornage des veaux, broyages des poussins… Les cages aussi sont contestées. Avec ou sans réglementation, ces mouvements vont sans aucun doute faire bouger les pratiques d’élevage, la conception des bâtiments, les rapports de l’éleveur avec ses animaux.