Rare spécialiste du droit de l’environnement appliqué à l’agriculture, Carole Hernandez-Zakine s’est toujours intéressée à l’influence du droit de l’environnement sur le droit rural. Deux droits en conflit. Et elle prévient : quelles que soient les réticences, le droit de l’environnement prend sa place !
« J’ai la faiblesse de penser qu’il faut apprendre de ce droit de l’environnement et créer nos propres principes en agriculture. On a un principe écrit dans l’article premier du code dural qui est l’agroécologie. Mais, on n’arrive pas à embarquer la société avec. On est dans une approche très pragmatique, très économique… et dans le détail. Cet article fait en effet plusieurs pages ! Ce n’est pas ça qu’on demande. Le droit de l’environnement fait comme le droit romain, le droit civil, il est dans des principes. Il y a deux ou trois phrases seulement. Soit ça vous fait rêver, soit vous faites des cauchemars, mais en tout cas ça vous embarque ! Aujourd’hui, on n’a pas ça dans le monde agricole. Or, on a besoin d’être défendu par notre société. Sinon, il se passe ce que l’on vit aujourd’hui : des remises en question qui sont absolument déstructurantes et qui pour moi sont particulièrement inquiétantes. »
Docteur en droit à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Carole Hernandez-Zakine a d’abord collaboré à l’APCA puis à Agridées, avant d’intégrer Agrosolutions, la filiale expertise-conseil du Groupe coopératif InVivo. Carole Hernandez-Zakine est aussi membre correspondant de l’Académie de l’Agriculture. Elle était l’invitée de la Matinagri du 15 juin 2018.