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Veut-on nourrir le monde ?

21/03/2024

Actus Agricoles

C’est le titre du dernier ouvrage de Sébastien Abis, qui était l’invité de la Matinagri d’AgirAgri du 15 mars 2024, organisée pour la première fois avec Agridées et en simultanée dans les cabinets membres du groupement.

 

Dans « Veut-on nourrir le monde », Sébastien Abis nous convie à une exploration des enjeux cruciaux qui entourent l’agriculture et l'alimentation au 21e siècle. Un siècle inédit, un siècle en cloche, avec un pic démographique à 10 ou 11 milliards d’habitants (aujourd’hui nous sommes 8 mds, c’est déjà 2 mds de plus qu’il y a 20 ans) pendant peut-être 20 ou 40 ans, avant une décroissance naturelle imputable à une chute de la fécondité qu’on observe déjà et qui s’accélère. « Il n’y a pas de planète B », assène Sébastien Abis qui cristallise dans cet ouvrage nerveux, prospectif et grand public, les questions qui le tourmentent, les incertitudes qui l'assaillent et les défis monumentaux qui se dressent devant l'humanité.

Pour symboliser la complexité inhérente aux questions agricoles contemporaines, il utilise la métaphore vertigineuse de l'Everest. Ce choix narratif évoque non seulement la grandeur des défis qui nous attendent, mais aussi la nécessité impérieuse d'une action collective et résolue. L’Everest alimentaire, c’est combiner une intensification de la sécurité alimentaire sur une scène internationale sacrément sismique avec une réduction des émissions de carbone. Cela nécessite un changement de mentalité et des actions concertées à l'échelle mondiale. « Ayons le courage de parler de carbones vitaux – notre alimentation –, et de carbones superflus – nos loisirs –. Et n’oublions pas que dans le bilan carbone agricole, soit 25 % des émissions totales mondiales, le premier qui crame ce carbone, ce n’est pas l’agriculteur mais bien le consommateur ! »

 

Une nécessaire solidarité internationale

« L’agriculture n’est pas finie, quoi qu’en pensent certains en Europe. Même chez nous, il va falloir continuer à manger d’autant que dans le monde, des acteurs sont déterminés à fragiliser d’autres pays, affirme Sébastien Abis. Pour cela, il faut retrouver du bon sens, prioriser, hiérarchiser les grandes politiques publiques… sans être naïfs ». Ainsi pour lui, la Pac n’est pas un coût mais un investissement. Et le juste prix, n’est pas le plus bas – « c’est un raisonnement du siècle dernier » – mais celui qui est bon pour la planète, pour l’agriculteur, pour sa santé et son territoire. Sébastien Abis remet en question la notion de souveraineté alimentaire, « versant instable de l’Everest », en soulignant qu'elle ne peut être véritablement efficace que si elle est ancrée dans la solidarité, tant à l'échelle nationale, européenne que mondiale. Il met en garde contre une approche de compétition et de confrontation dans laquelle la souveraineté alimentaire se transforme en isolement et en enfermement.

Son ouvrage est un appel vibrant à « l'ardeur joyeuse », à la « lucidité stratégique » et à « l'engagement collectif ». « Sans ça, nous risquons de rester figés, tels des alpinistes mal préparés face à l’Everest », courant le risque de ne jamais atteindre notre objectif. Sébastien Abis nous exhorte à œuvrer ensemble pour un avenir meilleur : « Oui à la production, oui à l’entreprenariat agricole. Donc parlons profitabilité, soutenabilité, portabilité des entreprises agricoles, parlons de dé-risquer les entreprises agricoles dans un monde qui va être de plus en plus risqué et pas uniquement sur le plan climatique. Et n’oublions pas que le premier quart de ce siècle s’en est allé. On se souvient tous du coup de tête de Zidane en 1998, mais 2050 est plus près ! »

Arielle Delest

Retrouvez l'article paru dans Terres de Bourgogne le 29 mars, ICI.

VOIR ICI L'EXTRAIT DE L'INTERVENTION DE SÉBASTIEN ABIS

 

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